Belle exception parmi les métaux, le zinc voit ses cours dopés par la raréfaction des ressources minières.
L'épuisement des mines galvanise les cours du zinc. C'est l'exception parmi les métaux, par ailleurs en petite forme. Les cours du métal gris ont gagné 60% depuis le début de l'année pour dépasser 2360 dollars la tonne à la bourse des métaux de Londres.
La raréfaction des ressources minières est en cause, après des années d'excédent. Plusieurs grands gisements de zinc, épuisés, ont fermé au cours des derniers mois, en Australie, au Pérou, au Canada et en Irlande. Aucun nouveau projet d'extraction n'a pris le relais tant les prix étaient déprimés depuis dix ans. Les grands producteurs miniers avaient même décidé de réduire leur production, c'est ce qu'a fait Glencore, très puissant sur le marché du zinc, en retirant à lui seul 4% de la production mondiale.
Les stocks de métaux sont néanmoins suffisants dans les entrepôts pour éviter une véritable pénurie de zinc. Mais le métal étant davantage demandé en ce moment, en Chine et en Europe, pour protéger l'acier des batteries et des pièces automobiles de la rouille, les raffineurs ont procédé à des achats en urgence, qui ont dopé les cours.
Cette embellie du zinc a peut-être atteint son maximum. Le géant belge du raffinage Nyrstar a d'ailleurs commencé à se couvrir contre un revirement des cours. Le tableau pourrait s'assombrir pour le zinc si la Chine réduit à nouveau sa production d'acier, au deuxième semestre et si l'approvisionnement en minerai de zinc s'étoffe à nouveau. Glencore, dont l'action a progressé de 150% en six mois grâce au zinc, attend son heure pour redémarrer ses mines péruvienne et australienne. On déterre aussi d'anciens projets de nouvelles mines qui avaient été mis entre parenthèse : en République démocratique du Congo, le Canadien Ivanhoé et son partenaire local Gécamines veulent relancer le développement du gisement à forte teneur en zinc de Kipushi, près de la frontière zambienne.